Le secrétariat académique du SNES-FSU a été reçu en audience, à sa demande, lundi 10 janvier, par le Recteur, le Directeur de cabinet, le Secrétaire général, la DRH, le Doyen des IPR et la Responsable de la Division des Examens et concours.
Situation sanitaire :
Le SNES-FSU a une nouvelle fois déploré le fait que malgré nos demandes depuis des mois rien n’ait été réellement anticipé par le Ministre et que la communication des protocoles, qui plus est allégés alors que le nombre de contaminations explose, se fasse au dernier moment, mettant la profession en difficulté.
Nous avons insisté sur la dégradation des conditions de travail et d’enseignement dans le 2d degré et en particulier sur la charge de travail des personnels de vies scolaires, CPE et AED, et des infirmiers, sur la désorganisation des établissements, avec les conséquences que l’on connaît sur les apprentissages, face à la multiplication du nombre de personnels touchés et de possibles fermetures d’établissements.
En termes d’équipements, nous avons rappelé la nécessité que des moyens de protection arrivent très vite : masques, capteurs de CO2 et purificateurs d’air.
Enfin, nous avons réitéré notre opposition à un éventuel cumul présentiel/distanciel, en cas d’absences nombreuses voire de fermetures de classes.
Lycées et baccalauréat :
Le SNES-FSU a porté la nécessité de reporter les épreuves de spécialité de bac de mars à juin, considérant que la situation actuelle ne permettait ni aux enseignants ni aux élèves de les préparer dans des conditions sereines.
Nous sommes revenus sur les épreuves anticipées de français (EAF) qui avaient été très mal vécues l’an dernier par les collègues de lettres qui s’étaient retrouvés avec une charge de travail considérable en fin d’année. Le SNES-FSU avait alors appelé à un rassemblement devant le rectorat et déposé une alerte en CHSCT. Des collègues avaient été reçus en audience. Nous avons demandé des améliorations pour cette année.
Plus généralement, nous avons à nouveau pointé le nombre excessif de copies par enseignant et une répartition plus équilibrée des convocations, certains collègues étant convoqués à plusieurs examens (Bac, BTS, correction de l’écrit, passation de l’oral, etc.) et exigé des délais de correction raisonnables.
S’agissant du PLE, tout en rappelant notre opposition à la réforme des lycées et du bac, nous avons fait remonter les situations où des tentatives de passage en force avaient pu avoir lieu.
Réponses de l’administration : pour les épreuves d’EAF, la responsable de la DEC a indiqué être contrainte par le calendrier national et le vivier qui aboutirait à ne pas pouvoir proposer moins de 80-90 copies par correcteur. L’application utilisée ne permet pas de se rendre compte en amont des situations individuelles particulières (multi-affectations par exemple), toute difficulté doit donc être remontée au plus tôt. Pour les épreuves de spécialité, le doyen des inspecteurs a donné des éléments de calendrier, sous réserve de modification : note rectorale sur l’organisation envoyée aux établissements en janvier, distribution des copies au plus tôt (17 mars) avec des consignes nationales de correction, une trentaine de copies soit l’équivalent d’un groupe classe à rendre pour le 1er avril, correcteurs choisis parmi les enseignants de spécialité, harmonisation les 4 et 5 avril.
Position du SNES : Les professeurs et les élèves sont lancés dans une course contre la montre pour préparer ces épreuves de spécialité, ce calendrier infernal dégrade les conditions de l’enseignement des disciplines concernées et provoque un stress inacceptable chez les élèves. Ces épreuves doivent être reportées : https://clermont.snes.edu/Bac-2022-signez-la-petition-pour-le-report-en-juin-des-epreuves-de-specialite.html
Collèges :
Le SNES-FSU a insisté sur le manque de moyens accru depuis la réforme du collège qui met en concurrence les disciplines et les établissements et met à mal certains enseignements et certaines options. Nous avons fait part de nos inquiétudes quant aux suppressions de postes, à l’heure où les DHG commencent à arriver, et des conséquences, encore une fois sur le mouvement des mutations. Nous avons rappelé nos revendications de gel des suppressions d’emplois, la nécessité d’un collectif budgétaire et d’un plan pluriannuel de recrutements.
Nous avons interrogé à nouveau le rectorat sur l’avenir de la carte de l’éducation prioritaire, gelée pour l’instant, et sur la mise en place bien peu transparente des cités éducatives et des territoires éducatifs ruraux (TER).
Concernant les évaluations des établissements qui sont suspendues en raison de la crise sanitaire et auxquelles le SNES-FSU s’oppose, nous avons dénoncé le fait que les modalités de mise en œuvre sont lourdes et chronophages (horaires tardifs, commission avec des parents d’élèves pour échanger sur des questions pédagogiques…). Pour rappel, les personnels ne sont pas dans l’obligation d’entrer dans ce processus dont le calendrier de janvier a été suspendu par le rectorat.
Vies scolaires :
La situation particulière des vies scolaires, des CPE et des équipes d’AED en première ligne dans la gestion de la situation sanitaire dégradée dans les établissements, a été dépeinte lors de cette audience avec le Recteur, qui a reconnu une situation difficile. Aujourd’hui de nombreuses vies scolaires sont exsangues et l’essentiel, parfois la totalité, de nos journées est consacré à la gestion des absences liées principalement au covid, au « tracing » et à l’explication des protocoles aux familles et aux élèves. De très nombreux établissements ne comptent pas de poste infirmier et cette charge incombe alors exclusivement aux CPE et AED. L’engagement a été pris de la tenue très prochaine d’un groupe de travail (GT) spécifique à la situation des CPE avec les représentants élus de la catégorie. Voir compte-rendu détaillé
Contractuels :
Le SNES-FSU est intervenu sur la formation des contractuels, le report des salaires des collègues contractuels en CDD qui sont recrutés sur des besoins temporaires (demande de post-compte pour les collègues concernés), la parution de la note de service rectorale sur le CPF 2022-2023 (Compte Personnel de Formation) et sa diffusion. Concernant les GRETA, nous avons demandé un groupe de travail en préparation de la création du GRETA académique Auvergne. Enfin, nous avons alerté sur les conditions de travail des collègues en service partagé et le remboursement des frais de déplacements et demandé la révision de la circulaire rectorale sur les frais de déplacements en service partagé. Voir réponses de l’administration
Par ailleurs, le SNES-FSU est intervenu également sur la situation des professeurs stagiaires, des étudiants contractuels alternants, des stagiaires en observation et pratique accompagné, et des tuteurs qui sont mal rémunérés pour des missions pourtant lourdes et exigeante, et dont certains sont mis devant le fait accompli au dernier moment.
Enfin, nous sommes intervenus sur plusieurs situations d’établissement (collèges et lycées) où les collègues nous ont fait remonter des tensions.
S’agissant du nouveau lycée de l’agglomération clermontoise, le SNES-FSU a demandé que le Secrétaire général vienne à la rencontre des personnels du lycée Camille Claudel. Celui-ci a alors répondu qu’il viendrait rencontrer les personnels de Camille Claudel et de Marie Curie avant les vacances de février, accompagné de Madame la DRH.