L’US : Comment se positionne la FIDL (Fédération
Indépendante et Démocratique Lycéenne),
par rapport à la réforme Chatel du lycée ?
Massira Baradji : Nous nous positionnons clairement
contre ce projet qui ne répond absolument
pas aux préoccupations des lycéens. La
question des inégalités entre les lycéens, les
moyens humains et financiers, l’orientation, la
démocratie lycéenne, l’éducation à deux vitesses...
sont autant de sujets oubliés dans cette réforme.
Rien sur la revalorisation
de l’ECJS, rien
sur la démocratie
lycéenne, rien sur les
budgets participatifs
des lycées, rien sur
l’embauche d’infirmières
et de psychologues,
rien sur les
discriminations à la
recherche de stages,
rien sur un vrai service
public de soutien scolaire, rien sur la formation
des conseillers d’orientation, rien sur les
inégalités entre les lycées, rien sur la carte scolaire,
rien sur les classes surchargées, rien sur la ghettoïsation
des établissements, rien sur les expulsions
massives de lycéens étrangers. Pour nous,
il est impossible d’accepter un projet si peu ambitieux
qui reste dans une logique du toujours
moins : autonomie des lycées, désengagement de
l’État, suppressions de postes...
L’US : Pour la FIDL, quels seraient les principaux
objectifs et axes d’une réforme du lycée ?
B. : Une véritable réforme du lycée ne peut pas
zapper les questions de citoyenneté, de santé,
d’égalité, des nouvelles technologies, de mixité, d’écologie ou encore d’international. Nous avons
organisé en 2009 des états généraux avec des
lycéens de toute la France, afin de faire des propositions
sur le lycée que nous voulons et que
nous avons déclinées en sept axes
(http://www.fidl.org). Nous les avons rappelées
lors de chaque rencontre avec le ministère... mais
en vain. En fait, deux visions de l’éducation s’opposent : celle que nous portons d’une éducation
pour tous, permettant l’émancipation de
chacun, et celle, gouvernementale,
de la
méritocratie, de
l’élite et du marché
de l’emploi.
L’US : Qu’envisagezvous
dans les
semaines à venir ?
B. : Nous allons
mener des actions
de conscientisation,
d’information, d’interpellation
afin de mobiliser le plus de lycéens
possible. Nous avons remarqué que peu de
lycéens sont au courant des risques d’accepter
une telle réforme. À nous de jouer, de contrecarrer
la campagne de communication de Luc
Chatel. Pour ce qui est de la mobilisation, la
FIDL va rejoindre le calendrier du SNES : journée
de mobilisation le 14 janvier, manifestations le
21 janvier et manifestation nationale le 30 janvier.
Entre temps, toute une série d’actions, de
happenings, de flashmobs(1) seront organisées
afin de maintenir la pression.
Propos recueillis par Roland Hubert
1. Mobilisation éclair, rassemblement d’un groupe dans un
lieu public pour mener une action prévue à l’avance, puis
Cet article est repris du site http://www.snes.edu/Reforme-du-lyce...