La Capa qui nous réunit aujourd’hui est chargée d’examiner les dossiers de titularisation des professeurs stagiaires certifiés. Nous souhaitons commencer par rappeler, une fois de plus, notre inquiétude quant à la désaffection pour le métier d’enseignant dans un contexte de fort taux de chômage des jeunes.
Les résultats d’admissibilité aux concours montrent que la crise de recrutement perdure puisque le nombre d’admissibles est en deçà du nombre de postes ouverts dans plusieurs disciplines. Ce n’est pas en continuant à nier l’évidence que l’on parviendra à rendre nos métiers attractifs, d’autant moins que l’affectation des stagiaires continue de poser problème. Le refus d’organiser des GT d’affectation risque de donner lieu à des inégalités de traitement et à des erreurs comme les années précédentes. Quant aux modalités de stage qui resteront inchangées pour la rentrée 2017, celles-ci ne peuvent conduire qu’à une nouvelle rentrée difficile pour nos futurs collègues avec une année encore extrêmement chargée et beaucoup d’incertitudes concernant notamment les parcours de formation et les conditions de titularisation.
Dans notre académie, nous avons recensé, cette année encore, des problèmes récurrents que rencontrent nos collègues stagiaires :
– Manque de formation dès la rentrée sur la gestion de la classe, la pédagogie et la didactique ;
– Problèmes des tuteurs qui ne sont pas dans les mêmes établissements ;
– Quantité de travail très importante (préparation des cours, corrections, partiels, visites, entretiens, mémoire…) qui ne permet pas de prendre suffisamment de recul sur les pratiques et le métier ;
– Année de stage incompatible avec la validation du master (sentiment de tout survoler) ;
– Formation pas toujours adaptée (impression de redite) même si certains modules sont intéressants ;
– Redondance parfois entre intervention tronc commun et certains cours de master 1 et 2 ;
– Manque d’une présentation des différents métiers présents dans les établissements : médico-socio, copsy, cpe, direction… qui serait très utile en début d’année ;
– Difficultés d’inscription dans certains modules qui ont un nombre de places limitées (ex : module sur la voix) et dont sont donc exclus certains collègues ;
– Première visite tardive pour certains stagiaires exerçant dans des établissements éloignés ;
– Calendrier bousculé notamment en décembre pendant la phase inter du mouvement ;
– Infantilisation : on s’adresse pourtant à des adultes dont certains sont parents.
En ce qui concerne la titularisation des stagiaires, nous nous interrogeons sur le nombre toujours plus élevé de renouvellements voire de refus définitifs comme par exemple en mathématiques, en lettres modernes, en SII et en éducation musicale cette année. Le SNES-FSU demande qu’aucun stagiaire ne soit licencié au terme de la première année. Certains stagiaires nous ont fait part à nouveau du flou qui entoure leur titularisation, entraîne chez eux de l’inquiétude et du stress et les met en difficulté pour finir l’année face aux élèves.
Pour ce qui est de la correction des examens, nous prenons acte que, dans l’ensemble, la majorité des stagiaires aient été dispensés de correction comme cela avait été acté l’an dernier en CAPA. Toutefois, nous regrettons que certains d’entre eux se soient vus convoqués. C’est pourquoi nous attirons à nouveau l’attention de l’Administration sur cette question pour qu’elle anticipe ce problème à l’avenir. Pour le SNES-FSU, les stagiaires n’ont pas à être examinateurs lors des examens, en particulier du fait qu’ils n’ont pas vocation à avoir de classes à examen sauf exception. Nous veillerons à ce que cela soit bien respecté.