Réuni au ministère le 5 novembre dernier, un groupe de travail chargé de fixer les modalités du stage après la réforme du concours des enseignants a fait le point sur les modifications à attendre. Lors de cette réunion, le SNES-FSU a insisté sur la nécessité de clarifications, à la fois sur le volume horaire du stage mais également sur la notion de « formation adaptée », qui devraient dès 2022, concerner une part importante des stagiaires.
Le projet de réforme des concours tel que l’a voulu Jean-Michel Blanquer avait deux objectifs affichés : attirer davantage d’étudiants vers le métier d’enseignant et améliorer la formation.
Or, les dispositifs mis en place comme les AED-préprofessionnalisation lancés en 2019 et le projet de Master MEEF-alternant prévu pour les candidats des concours 2022 ont des écueils majeurs que dénonce SNES-FSU : surcharger les étudiants AED-prépro et alternants en cours de formation, démultiplier les ruptures d’égalité d’une académie à l’autre et selon le parcours du candidat, et enfin décharger complètement l’employeur Éducation Nationale du financement de la formation, celle-ci n’ayant plus lieu pendant l’année de stage (avec traitement de fonctionnaire) mais dans le cadre de la formation universitaire pré-concours autofinancée par les étudiants par leur propre travail de contractuel, inclus dans le cursus. Cette « réforme » organise donc un terrible retour à la situation née de la réforme de 2010, qui avait sacrifié l’entrée progressive dans le métier de tous les stagiaires, elle y ajoute, pour la voie MEEF, un passage quasi systématique par la case précarité, l’institutionnalisation d’un vivier de précaires obligés permettant au passage de baisser les postes aux concours.