Ce CTA portait essentiellement sur le constat de rentrée ainsi que sur les prévisions d’effectifs dans le 1er comme dans le second degré pour la rentrée 2022, première étape avant d’une part l’évolution des structures dans les collèges et lycées de l’académie, puis les créations ou suppressions de postes dans les établissements pour la rentrée 2022.
La FSU est intervenue sur la pandémie, le bilan des effectifs, le PLE dans les lycées et le baccalauréat, les postes POP et les stagiaires, les AESH
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Effectifs élèves, intervention de la FSU : « On le constate tous les jours, l’école publique souffre. La FSU tient à réaffirmer le rôle déterminant que doit avoir la République en renforçant son service Public d’Education et en soutenant ses personnels. La détérioration continue des conditions de travail, conjuguées au décrochage des salaires créent une très forte lassitude des personnels, à bout de souffle, dont certains, toujours plus nombreux, pensent à abandonner un métier qu’ils aiment pourtant encore. Dans ce contexte dégradé, la nécessité de maintenir les postes est plus grande encore.
Dans le premier degré, même si l’on constate une légère baisse des effectifs, le nombre d’élèves ne doit pas être l’unique critère pour l’allocation de moyens. Cela ne peut être le prétexte de suppressions de postes alors que les départements de l’académie ont chacun des besoins : renforcement des écoles en tension, postes pour accueillir les enfants de 2 ans dans de bonnes conditions, dotations conséquentes des brigades de remplacements (remplacements pour congés de maladie, pour la formation).
Alors que pour la rentrée 2021, 54 ETP ont déjà été supprimés dans le second degré pour notre académie et pour des effectifs qui baissaient légèrement, on peut redouter une nouvelle saignée de postes enseignants pour la rentrée 2022. Depuis des années, c’est à une dégradation continue de l’encadrement des élèves qu’est soumise la communauté scolaire : hausse des effectifs par classe, suppression des heures de travail en petit groupe, aide aux élèves assurée en heures supplémentaires par les professeurs dont la charge de travail ne peut pourtant plus être alourdie… A rebours de la situation actuelle, cette baisse prévue des effectifs élèves doit être l’occasion pour les collèges et lycées de notre académie de retrouver des marges de manœuvres indispensables pour atténuer les difficultés scolaires qui ont explosé pendant les confinements. Il ne saurait être question de sacrifier des générations entières d’élèves sur l’autel d’une rigueur financière dont on a pu découvrir l’inanité depuis deux ans. »
Analyse de l’évolution des effectifs et comparaison des effectifs public/privé
Prévisions d’effectifs élèves rentrée 2022 - évolutions 2022
Scolarisation d’enfants en situation de handicap, extrait de la déclaration FSU : « Bien que l’on constate une légère augmentation du nombre d’enfants en situation de handicap scolarisés dans le premier comme dans le second degré, il semble inférieur à la réalité du handicap et de la nécessaire scolarisation de ces enfants. Par ailleurs, le nombre toujours insuffisant d’AESH et leur mutualisation à tout crin par le biais des PIAL, les empêchent d’effectuer convenablement leur mission auprès de chaque enfant à besoin éducatif particulier et rendent l’inclusion des enfants plus difficile. »
En réponse à notre question, le rectorat nous a affirmé que 165 élèves en situation de handicap n’avaient pas d’AESHI (aide individuelle) malgré la notification de la MDPH au 16 novembre. Le rectorat n’a pas connaissance d’enfants non scolarisés suite à l’absence d’AESH et les notifications en termes d’horaires ne serait pas toujours respecté du fait du manque de personnels.
Intervention Projet Local d’Evaluation et calendrier du baccalauréat :
Avec le Projet Local d’Evaluation dans les lycées, l’institution au prétexte de compenser les inégalités intrinsèques au contrôle continu local, conséquence des réformes du lycée et du baccalauréat, crée en réalité, là encore, une véritable usine à gaz qui ne résoudra rien et accentuera au contraire les inégalités entre établissements et entre les élèves dans un même lycée. Ce système mettra les enseignants dans un véritable carcan pédagogique où les contestations des évaluations par les familles auprès des enseignants vont non seulement se multiplier mais aussi générer des tensions dans les lycées et casser le lien de confiance entre les élèves et les personnels. L’opposition très forte de nombreux enseignants à cette nouvelle tentative de mise au pas est un exemple de plus, s’il en fallait un, de la rupture totale de dialogue entre le ministère et les personnels. La FSU rappelle son opposition totale au PLE.
Le calendrier 2022 du baccalauréat illustre bien la versatilité des politiques ministérielles. Après avoir claironné pendant des années la nécessité de la reconquête du mois de juin, Parcoursup verrouille le calendrier du bac en imposant des écrits de spécialité à la mi-mars et dans la foulée les épreuves orales ou pratiques afin que les résultats soient intégrés à Parcoursup. À tout cela, vont s’ajouter les épreuves pour les attestations de langues vivantes et les épreuves ponctuelles pour remplacer certaines moyennes de contrôle continu jugées « non significatives ». L’année de terminale est ainsi largement tronquée par toutes ces contraintes. A contrario, l’organisation des examens devrait laisser du temps aux apprentissages. Cela suppose dès maintenant, de renvoyer à la fin de l’année de Terminale les épreuves de spécialité et de sortir du diktat de Parcoursup. La FSU exige le retour à un baccalauréat, examen terminal, national et anonyme et l’abandon de Parcoursup.
Intervention Mouvement inter et postes POP :
En plus du mouvement inter général et du mouvement sur postes spécifiques nationaux, le ministère instaure cette année à titre expérimental un mouvement sur postes à profil qu’il désigne par l’acronyme « POP ». Cet acronyme a beau être sympathique, ce mouvement n’est pas sans rappeler le mouvement sur postes ÉCLAIR, mis en place par le ministre Chatel dans les années 2010 et qui avait été un échec total. Le mouvement « POP » se met en place à la hâte, sans réflexion approfondie et sans concertation, pour répondre aux conclusions du Grenelle qui impose le développement des postes à profil. Pour la FSU, ce mouvement POP qui mélange dangereusement des postes requérant des compétences particulières et des postes réputés peu attractifs est aux antipodes de la transparence que le ministère se plaît à afficher dans le texte des LDG. La mise à l’écart de postes pour les proposer en POP diminuera d’autant le nombres de capacités d’accueil au mouvement inter, ce qui va rendre encore plus difficile l’accès à un certain nombre d’académies. Ce mouvement, hors barème, fera sans aucun doute plus de déçus que de satisfaits sur les postes les plus attractifs et ne résoudra pas le problème d’attractivité des autres postes.
Intervention AESH :
Sous la pression des AESH, le ministère a instauré pendant l’été une nouvelle grille indiciaire à avancement automatique pour les AESH, applicable au 1er septembre 2021, mais la perspective de progression de salaire sur 30 ans de carrière pour des contrats à 62% n’est que d’environ 290 € bruts mensuels. L’ensemble du dispositif est bien en deçà des attentes de la profession et des revendications des AESH, très loin de la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B. Le temps de travail incomplet demeure la norme. Les AESH ne bénéficient toujours pas des primes REP et REP+, ont été les oubliés de la prime Covid et de la prime d’équipement informatique… Quant à la mise en place des PIAL, il s’agit davantage d’optimiser la gestion des ressources humaines, que de stabiliser les accompagnements des élèves : accompagnements de plus en plus mutualisés, nombre d’heures d’accompagnement par élève réduit, modifications d’emploi du temps et/ou d’affectations en cours d’année. Il est urgent d’augmenter les rémunérations des AESH sur toute la carrière, de créer un vrai statut, d’abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens.