Notre analyse n’est pas dogmatique mais repose sur des constats et leurs conséquences : incohérence entre les stratégies académiques de la Région académique, réduction des sites de proximité, accentuation de la dégradation des conditions d’emploi et de travail, dans un contexte où les représentants des personnels et les personnels eux-mêmes sont mis devant le fait accompli de décisions collectives et individuelles imposées, sans sérieuse concertation préalable. Enfin ces fusions sont l’occasion de marginaliser un peu plus les collègues en les excluant ostensiblement du Ministère jusqu’à tenter de nier leur représentation syndicale dans les instances issues des dernières élections professionnelles.
Depuis l’installation du CCRAFCA (Conseil Consultatif Régional Académique de la Formation Continue des Adultes) en date du 17 mars 2021, une réorganisation des GRETA dans les académies a été mise en place avec des disparités frappantes. Tandis que l’académie de Clermont va être réduite à un seul GRETA, les deux autres académies, Lyon et Grenoble, ont certes procédé à des fusions mais avec au moins deux Greta dans chacune d’elles. Cette réorganisation est tout sauf cohérente et nous interroge sur ce CCRAFCA qui en fait acte la disparition des sites de réalisation des Greta sur certains territoires.
La fusion des GRETA à grande échelle dans la grande région AURA (Auvergne Rhône-Alpes), telle qu’elle est voulue par l’administration est par définition antinomique à la présence dans tous les territoires. Cette situation est un frein au dynamisme économique de certains territoires fragiles. De plus, elle n’apporte aucune réponse aux besoins sociaux importants dans les territoires isolés. De fait, cela empêche aux personnes concernées dans ces zones d’accéder aux offres de formation dont elles ont besoin.
Lors du premier Conseil, l’Administration a tenté de faire un bilan diagnostic des GRETA avant de proposer des orientations stratégiques par rapport à une carte cible régionale de fusion des GRETA/CFA triennale. Ces orientations ont été justifiées par des éléments de langage techniques mais la FSU a attiré l’attention du Conseil sur l’impact réel de cette nouvelle situation sur les personnels notamment les pertes d’emploi et les risques pycho-sociaux liés aux conditions de travail. La « mutualisation des compétences, en réduisant la diversité géographique des offres de formation, ne peut que diminuer le nombre des postes administratifs et enseignants, augmenter les temps de déplacements, qui, au mépris du droit du travail, rappelons-le une fois de plus, ne sont pas rémunérés comme du travail effectif.
Pour la FSU, l’accompagnement RH n’est pas un gage de protection des personnels mais un outil pour voiler la responsabilité des rectorats sur les licenciements et les suppressions de postes gagés. C’est une des raisons pour lesquelles la FSU s’oppose totalement à la fusion des GRETA sous l’égide de ce CCRAFCA. Lors du premier conseil les méthodes d’exécution des fusions de Greta notamment celle de la création du GRETA-CFA Drôme-Ardèche ont pris une tournure cavalière, contrairement à la réglementation cette délibération n’avait pas été portée à l’ordre du jour. La FSU est parvenue à faire reporter le vote de la création de ce GRETA. Cela en dit long sur la qualité du dialogue social.
La FSU a interpellé le CCRAFCA sur moult points notamment la dégradation des conditions de travail des contractuels mais également des titulaires, la déréglementation des temps de travail, le maillage efficace des territoires, les contradictions dans les nouvelles orientations, etc. Le CCRAFCA n’apporte pas de réponses claires aux questions mais poursuit son objectif précis de faire de l’économie d’échelle aux dépens des personnels. La FSU dénonce les méthodes du CCRAFCA qui consiste à installer les principes du « néo-management » dans le service public en faisant fi des principes de dialogue social.
Dans notre académie le DRAFPIC Adjoint, ex-DAFPIC annonce avoir commencé à organiser des réunions d’information auprès des personnels en vue de la création du GRETA académique de Clermont-Auvergne prévue pour janvier 2023, puis des entretiens individuels, sans inviter les organisations syndicales représentatives, notamment la FSU. La FSU n’a pas manqué de dénoncer cette situation et a obtenu le principe d’une invitation à l’automne 2021 à un groupe de travail académique pour entamer des négociations sérieuses avec l’administration dans l’intérêt des personnels.
Pour la FSU aucune fusion ne peut se faire au détriment des personnels et des publics. La FSU réaffirme plus que jamais son attachement au principe d’un service public d’éducation de la formation des adultes et l’appartenance pleine et entière des personnels des GRETA au Ministère de l’Education Nationale.