Le SNES-FSU est très attaché à construire des actions revendicatives fortes et majoritaires dans la profession pour construire des rapports de forces favorables, comme il l’a fait dans l’intersyndicale « collège » jusqu’à présent. Il ne s’agit pas d’être dans une posture revendicative mais de construire la mobilisation avec les personnels.
Concernant la « grève du brevet », le SNES-FSU a consulté nationalement ses syndiqués à ce sujet et plus largement sur d’autres modalités d’actions à mettre en œuvre. Très peu de collègues ont répondu et encore moins ont souhaité engager une action le jour du brevet. Académiquement, le SNES-FSU a convié les responsables SNES des collèges à venir en débattre, et à proposer d’autres modalités d’actions, très peu se sont déplacés et aucun n’a voulu de cette action. Après en avoir discuté avec les représentants SNES-FSU des autres académies, qui eux aussi ont très peu voire aucune demande en ce sens, le SNES-FSU a décidé de ne pas appeler à la « grève du brevet ».
Concernant la position démagogique de certains syndicats, qui appellent par ailleurs à la grève du bac, ni académiquement, ni nationalement, le SNES-FSU n’a pu constater de grèves engagées sur le baccalauréat, qui a pourtant commencé le mercredi 15 juin…
Concernant plus précisément l’organisation de la grève le jour du brevet, les modalités sont très floues : S’agit-il de ne pas surveiller (les AED seraient susceptibles de le faire et/ou des collègues favorables à la réforme ou mis sous pression par le principal), s’agit-il d’empêcher les collègues qui surveillent d’entrer ou même les élèves (c’est donc un piquet de grève qu’il faut mettre en place) ? Concernant les corrections de copies, comment fait-on ? Les correcteurs ne les prennent pas (ils sont grévistes), ne rentrent pas les notes (ils sont grévistes) et les autres collègues (d’autres collèges) du centre de correction risquent fort de prendre les copies, sous la pression des IPR. Par ailleurs, ce genre d’action n’implique pas toute la profession, seuls ceux qui surveillent ou corrigent sont en grève, pas les autres. Enfin, qui peut croire un instant que les IPR corrigeront les épreuves du DNB ou du bac ? Toutes ces questions ne se poseraient pas de cette manière si la résistance à "collège 2016" était dans une dynamique d’actions, dont la "grève du brevet" serait un des éléments.
Il est bien évident que le SNES-FSU, comme l’intersyndicale, est toujours opposé à la réforme du collège et c’est pour cette raison que le SNES-FSU appelle à la résistance pédagogique.
Le SNES-FSU dépose un préavis de grève pour chaque semaine, les collègues sont donc couverts. Ils risquent donc un retrait de 1/30e s’ils ne se présentent pas à une surveillance pour laquelle ils sont convoqués, idem en cas de convocation pour les corrections du DNB.
Cette situation offre des similitudes avec la loi travail : Aucune concertation avant de faire voter la loi, refus d’entendre les revendications et de faire évoluer ou annuler le texte. Et pourtant l’opposition à ces lois et décrets continue et continuera.