Dans quelle profession la formation continue serait à suivre après une journée de travail ou pendant les congés ? Aucune sauf à l’Éducation nationale !
Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU dénoncent cette nouvelle offensive pour augmenter le temps de travail des personnels qui fragilisera à terme la formation continue. Pour l’heure, le SNES-FSU appelle les collègues à suspendre toute demande volontaire de formation continue sans savoir dans quelles conditions celle-ci pourrait se dérouler.
Gabriel Attal n’a pas mis longtemps pour mettre à exécution ses sombres projets annoncés dès sa rentrée médiatique au mépris de la réalité vécue par les personnels : au moins la moitié des personnels enseignants travaillent plus de 43 heures par semaine et plus de 34 jours sur les vacances !
Avant une généralisation à la rentrée 2024, 50 % de la formation continue passerait cette année hors face à face pédagogique avec des formations en Visio de 17 h à 19 h et d’autres sur les vacances scolaires (en faisant fi de l’impossibilité d’accéder à de nombreuses infrastructures !). Et quelles conséquences pour les formateurs, sur les inégalités de disponibilité entre les hommes et les femmes et leur accès à la formation ? La formation « en Visio » n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs, elle est donc inappropriée pour l’ensemble des disciplines, elle s’avère même impossible pour certaines !
Déjà peu convaincus par la qualité des formations proposées qui se contentent trop souvent de mettre en œuvre des réformes contestées, nos collègues se détourneront encore plus de la formation continue. Pour le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU, la formation continue doit répondre aux attentes des collègues, concepteurs de leur métier, en mêlant étroitement recherche universitaire et réalités de la classe, sans jamais imposer « de bonnes pratiques ». Elle doit se dérouler sur le temps de travail sans aucune obligation de rattraper des « heures perdues », puisque les personnels en formation sont bel et bien déjà au travail.
Engagé dans une opération politique et médiatique de traque de la moindre heure perdue, le ministre tente de contourner l’échec de la première étape des signatures du Pacte. Pas assez de professeurs pour assurer le Remplacement de Courte Durée ? Qu’à cela ne tienne, pour faciliter le remplacement plutôt que de revaloriser nos métiers et de recruter, Gabriel Attal décide de… diminuer les absences, surfant sur un discours démagogique sur le prétendue absentéisme des personnels !
Le ministre ouvre ce 13 septembre une énième concertation sur l’attractivité du métier enseignant alors que les réponses sont pourtant connues. La FSU y portera l’exigence d’une revalorisation sans contrepartie, le respect des missions et des métiers, et un plan pluriannuel de recrutement couplé à des pré-recrutements.
À Paris, le 11/09/23
Formation continue :
Le message de rentrée de l’EAFC dans notre académie précise que "Pour les enseignants, les actions de formation ne doivent engendrer aucune annulation de cours pour les élèves. La recommandation nationale indique que le chef d’établissement doit pouvoir, soit garantir le remplacement de l’enseignant, soit refuser le départ en formation." Avant une généralisation à la rentrée 2024, 50 % de la formation continue passerait cette année hors face à face pédagogique avec des formations en Visio de 17 h à 19 h et d’autres sur les vacances scolaires. La formation « en Visio » n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs, elle est donc inappropriée pour l’ensemble des disciplines et s’avère même impossible pour certaines ! Le risque est grand que les collègues se détournent encore plus de la formation continue. Par ailleurs, cette consigne va engendrer la disparition des Maisons pour la Science, structures mixtes Rectorats et Universités qui assurent des formations de grande qualité et non institutionnelles. Les actions proposées ne sont pas possibles à mettre en place, en visio ou sur des demi-journées.
Pour le SNES-FSU, la formation continue doit répondre aux attentes des collègues et se dérouler sur le temps de travail sans aucune obligation de rattraper des « heures perdues » puisque les personnels en formation sont bel et bien déjà au travail. Le SNES interviendra à tous les niveaux pour s’opposer à ce projet.