La récente possibilité d’un CDI pour les AED de plus de six années n’efface pas toute la précarité de leur statut.
Les AED se sont mobilisés au cours des deux dernières années scolaires, avec le soutien du SNES-FSU, contre la précarité et pour de meilleures conditions de travail, d’emploi et de rémunération.
La loi du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire a introduit la possibilité pour l’État de recruter en CDI les personnes qui ont déjà exercé pendant six années en qualité d’AED pour poursuivre leurs missions. Un décret publié le 9 août 2022 prévoit que ce sont les recteurs qui peuvent procéder à ces recrutements.
Améliorer la rémunération
Ce décret est loin de répondre aux exigences des AED.
L’accès au CDI n’est pas un droit opposable, il n’y a aucune garantie que le recrutement en CDI soit sur une quotité au moins égale à celle détenue pour le dernier CDD. La rémunération des AED n’est pas améliorée : les AED en CDD restent rémunérés au minimum de la fonction publique (Indice 352).
Pour les AED en CDI, l’indice minimum est fixé à 362, sans aucune grille ni garantie de progression ultérieure. Par ailleurs, les AED recrutés en CDI sont privés du crédit d’heures (200 heures pour un temps plein) qui doit permettre à un AED de suivre une formation universitaire ou professionnelle. Cette disposition discriminatoire ne prend pas en compte la diversité des parcours de formations et risque
de dissuader certains AED d’envisager une poursuite ou une reprise d’études.
Le SNES avec la FSU porte une tout autre ambition pour lutter contre la précarité des AED et revendique la fin de l’annualisation du temps de travail et le recrutement de tous les AED par les recteurs, en nombre suffisant pour augmenter les dotations des établissements. Il revendique aussi une revalorisation substantielle du traitement comme une affectation académique au barème qui respecte des règles
communes et transparentes et assure une égale couverture des besoins en personnels. Enfin, les AED doivent bénéficier d’une formation initiale et continue effective dès la prise de fonction, d’un strict respect de leurs missions, de la possibilité de saisir la CCP pour toute question professionnelle individuelle (affectation, rémunération, licenciement…) et des dispositifs d’action sociale (caution
logement, etc.)
Évaluation des AED
Le décret prévoit que pour les AED en CDI l’entretien professionnel, obligatoire au moins tous les trois ans, peut être conduit, par délégation du chef d’établissement, par le CPE.
Le SNES-FSU dénonce cette disposition qui introduit un glissement fonctionnel en faisant des CPE les supérieurs hiérarchiques directs des AED. Cela est contraire au décret statutaire des CPE et à la circulaire de mission de 2015 qui a conforté le CPE dans son rôle d’animation de la vie scolaire.
Le SNES-FSU soutiendra les collègues qui refuseront cette obligation contraire à leur statut.
S’informer auprès du SNES-FSU
La FSU, comme les autres organisations syndicales représentatives au Comité technique ministériel de l’Éducation nationale (CTMEN), s’est abstenue sur ce texte. Elle s’adressera avec les autres organisations aux ministres de l’Éducation nationale et de la fonction publique pour exiger la poursuite des discussions sur ce sujet. Le SNES-FSU étudiera toutes les voies de recours contre les dispositions qu’il a dénoncées dans ce texte. Il accompagnera les AED pour faire valoir leurs droits et les invite à prendre contact avec ses sections départementales et académiques.