Face aux difficultés budgétaires auxquelles ils se trouvent confrontés, dans un contexte d’explosion des coûts (de l’énergie notamment, mais pas seulement) et de dotations régulièrement en baisse, les lycées ont fait remonter leurs besoins en mars 2023 dans le cadre d’une enquête de la Région AURA. Les réponses enfin obtenues par les établissements en septembre ne sont pas à la hauteur ! Parce qu’elle est confrontée à « un nombre conséquent de demandes de la part des établissements », la Région annonce des « arbitrages financiers » à venir, qui déboucheront, pour chaque lycée, sur « une aide validée ou non », et de surcroît largement en-deçà des besoins établis. Par ailleurs, elle rétablit le mécanisme de péréquation en fonction de l’importance des fonds de roulement en se basant sur le mois de décembre 2022. Or, depuis elle a obligé les établissements à assécher leurs fonds de roulement.
Nous appelons les élu.es au Conseil d’Administration des lycées à ne pas laisser passer des budgets qui amputent gravement les activités pédagogiques et à voter contre les budgets prévisionnels 2024. Les conseils d’administration ont cette capacité et cette responsabilité quand la situation financière du lycée l’implique. Un vote « contre » ne bloque en rien le fonctionnement de l’établissement concerné. En revanche, symboliquement, ce vote obligera la Région à se saisir du budget avec le rectorat pour permettre le fonctionnement financier de l’établissement dès le début du mois de janvier.
Ainsi, une fois encore, les CA qui se tiennent actuellement, sont-ils contraints, pour pouvoir payer les factures de l’établissement, de se prononcer sur des DBM autorisant des prélèvements sur fonds de roulement, lesquels diminuent dangereusement, passant parfois même au-dessous du seuil recommandé par la Région (45 jours, sachant qu’à 30 jours c’est la cessation de paiement).
Le SNES-FSU Clermont s’inquiète de cette situation qui ne cesse de s’aggraver en raison des déficiences de la Région dont les priorités et l’idéologie, que nous combattons par ailleurs, sont claires quand elle communique pour se porter candidate à l’expérimentation du port de l’uniforme en lycée, et développe en permanence un discours sécuritaire fondé sur le financement de portiques et autres projets d’outils de reconnaissance faciale aux abords des établissements. L’urgence est de donner aux lycées publics de la Région les moyens financiers et matériels de fonctionner, d’assurer des conditions de travail décentes aux personnels et aux élèves (ce qui implique aussi un large plan de rénovation du bâti scolaire) sans mettre en péril des crédits pédagogiques déjà bien réduits.
Nous vous proposons donc d’intervenir en CA sous la forme d’une motion, et/ou d’écrire à la Région sous couvert du chef d’établissement, pour alerter sur l’urgence à abonder les budgets des lycées publics de l’académie.
– une motion à adapter ici
– le communiqué de presse de la FSU Auvergne Rhône Alpes