La CAPA qui s’est tenue le jeudi 10 février a été, à bien des égards, emblématique des conditions dans lesquelles le « dialogue social » se déroule, depuis qu’a été promulguée la loi dite de Transformation de la Fonction publique. Pour cette CAPA n’était ainsi prévu que l’examen de situations individuelles pour lesquelles des recours ont été formulés. Il n’est donc plus prévu d’examen de l’ensemble des situations, ce qui va à l’encontre de la conception du paritarisme qui présidait à sa création, et qui reste celle du SNES-FSU. Seul l’examen exhaustif des situations permettrait en effet de s’assurer de l’équité de traitement et du fait que chacun obtient effectivement ce à quoi il a droit. Il a donc été rendu impossible de défendre les droits de l’ensemble des personnels. Voir déclaration
Le SNES-FSU ainsi que l’ensemble des organisations syndicales ont unanimement rappelé leur volonté de ne pas subir la même CAPA que l’année précédente. Mais, le rectorat persiste à reproduire l’« usine à gaz » qu’il avait créée l’an dernier : pourcentages d’items, seuils, contingents… Là où les syndicats défendent des personnes, l’administration continue elle à ne gérer que des chiffres !
Les commissaires paritaires du SNES-FSU ont mis en avant le travail réel, l’engagement, la reconnaissance et l’implication des collègues qui faisaient un recours. Ils se sont appuyés sur des citations des appréciations littérales élogieuses tant des corps d’inspection que des chefs d’établissement et ont demandé que la CAPA remonte les avis incohérents, comme cela se pratique depuis plusieurs années lors des CAPN des agrégés ou dans d’autres académies (Lyon, Versailles, Montpellier, etc.) et que, a minima, l’avis retenu corresponde à la majorité des items.
Au final, aucun avis n’a été relevé par l’administration : scandaleux !
Confondant de nouveau évaluation et promotion, le rectorat a refusé de revenir sur des situations incohérentes entérinant des aberrations totales : 10 avis « excellent » et 1 « très satisfaisant » peuvent aboutir à un avis final « très satisfaisant ».
Nous avons insisté sur le message que l’administration renvoyait une fois de plus aux personnels par ces refus qui deviennent une source de rancœur et de démobilisation des collègues, un échec de plus à l’heure où la colère est grande contre l’institution. Décidément, l’école de la confiance prônée et souhaitée par le Ministre reste également dans l’académie un slogan de communication, dépourvu de sens dans le quotidien des collègues.
Le SNES-FSU n’en restera pas là et se tient aux côtés des collègues et de la profession, n’hésitez pas à nous contacter en cas de doutes ou de questions.
L’avis du SNES-FSU
Restaurer l’attractivité de nos professions passe en premier lieu par le rattrapage des pertes salariales subies, par l’augmentation de la valeur du point d’indice, par des mesures fortes de revalorisation des carrières.
– en classe normale : le raccourcissement des premiers échelons pour un accès au 4e échelon dès deux ans de carrière, un avancement d’échelon au rythme le plus favorable aux 6e et 8e échelons, le raccourcissement à 3 ans des 9e et 10e échelons ; en classe exceptionnelle : un accès non contingenté à l’échelon spécial ;
– une carrière pouvant être parcourue sans obstacle de grade. Comme pour la hors-classe, il est possible de faire de la classe exceptionnelle un débouché de carrière pour tous. Les modalités d’accès à la classe exceptionnelle et la structure de promotion doivent donc être revues dans le sens d’un accès élargi ;
– la déconnexion entre évaluation professionnelle et progression de carrière ;
– la mise à bas de l’idéologie méritocratique et de son épigone, le « néo-management » dit libéral.