Une audience intersyndicale (SNES-FSU, CGT, SUD, SGEN-CFDT, un représentant FCPE et un collègue du lycée Albert Londres à Cusset) a eu lieu lundi 6 mai. Nous avons été reçus par le Secrétaire général du rectorat et la secrétaire général adjointe.
Après avoir rappelé les résultats des votations qui rejettent à plus de 90% la réforme Blanquer, nous avons une nouvelle fois dénoncé les propos de M. le Recteur sur le supposé « enthousiasme » des personnels face à la réforme. Enfin, nous sommes intervenus sur plusieurs aspects et avons posé une liste de questions à laquelle, malheureusement, nous avons obtenu très peu de réponses :
Qu’en sera-t-il des enseignements de spécialité en cas de faibles effectifs ?
Pas de seuil. Le SG nous a dit qu’il serait difficile d’ouvrir cet enseignement pour 2 élèves. Nous avons demandé ce qu’il en serait entre 2 et 8. Seule réponse : le rectorat continue de travailler avec les chefs d’établissement sur ce sujet...
Pour le SNES, il est probable que les chefs d’établissement tenteront de ne pas ouvrir les spécialités à faibles effectifs en détournant les élèves de ces spécialités.
Que deviendront les enseignements de spécialité ouverts à la rentrée en Première avec faible effectif ? Seront-ils maintenus en Terminale ?
Il faudra voir. Il faut déjà laisser passer l’année.
Le SNES demande que toute spé ouverte en Première soit proposée en Terminale et puisse être choisie par les élèves.
En cas de division avec plus de 35 élèves, y-aura-t-il une dotation complémentaire ?
Quelques ajustements auront lieu en juin mais à la marge.
Le SNES demande que les effectifs de spécialités soient limités à 35, au-delà une nouvelle section doit être ouverte.
Que se passera-t-il pour les collègues en sous-service selon la carte des enseignements de spécialité ?
Peu de cas selon eux, 3 ou 4 situations qu’ils disent regarder de près. Ajustements au dernier CTA. Les ressources humaines auraient guidé leur choix.
Pour le SNES, les répartitions votées dans les lycées ont déjà conduit à des suppressions de postes et compléments de service, aucune modification de la carte des spécialités ne doit entrainer de nouvelles suppressions de postes ou de nouveaux compléments de service.
En quoi consisteront les 54 h de formation ?
Aucune précision. D’après le SG, cela ne peut pas se réduire à Infosup.
Pour le SNES, cette réponse est un renvoi au local, aux choix de l’établissement (et du chef !), avec des disparités fortes entre les lycées.
Quid du grand oral ?
Pas d’info. Le ministère n’en parle pas !
L’évaluation permanente en cours d’année au Bac ne conduira-t-elle pas à du bachotage ?
Pour l’Administration, cela n’entraînera pas beaucoup de changement par rapport au bac actuel...
A la différence, que ce bachotage commencera dès la Première…
Comment s’articulent les attendus de Parcoursup avec la réforme ?
Une réunion a eu lieu avec l’Université afin que le Supérieur s’adapte à la réforme. Pour le rectorat, il s’agit de mettre fin aux 60% d’étudiants qui échouent en licence (chiffre faux évidemment).
En réalité, il s’agit bien d’écarter un grand nombre de lycéens de l’accès à l’Université et non de résoudre la question de l’échec, qui en réalité est bien loin de 60%
Quid de la Banque nationale de sujets ?
Elle existera mais on n’en connaît pas les modalités...
Pour le SNES, ce seront au final les enseignants qui alimenteront cette banque…
Que se passe-t-il quand aucun collègue ne se propose pour le nouvel enseignement SNT ?
Ce sera un problème évidemment mais pour l’instant pas de solution.
Pour le SNES, renvoi au local et pression des chefs d’établissement sur les enseignants pour que le SNT soit bien enseigné dans tous les lycées.
Nous sommes aussi intervenus sur la surcharge de travail pour les personnels, les menaces sur plusieurs disciplines, en particulier les langues à faible diffusion, la fin du caractère national du baccalauréat, les suppressions de postes, le leurre du choix pour les élèves, l’accroissement des inégalités à tous les niveaux, le mépris du ministre.
Au final, quasiment pas de réponses, ce qui montre bien que le ministère lui-même ne sait pas où il va et n’a que faire du sort des élèves et des personnels.