Ci-joint l’article de Xavier Marand, responsable national du SNES, publié dans la dernière US et consacré aux entretiens professionnels récemment mis en place dans certains établissements :
Cette année, le ministère a donné consigne à quelques chefs d’établissement, sans aucune concertation, de mettre en place, à titre expérimental, des « entretiens individuels d’évaluation ».
Les intentions sont limpides : en finir avec les modalités d’évaluation de nos missions qui sont actuellement dérogatoires parce que liées aux spécificités de nos métiers. Un tel dispositif, substituant à la note chiffrée un entretien annuel d’évaluation, existe déjà dans le reste de la Fonction publique de l’État, y compris dans l’Éducation nationale, et est fortement contesté par les personnels qui le subissent déjà.
ÉVALUATION PAR LE CHEF D’ÉTABLISSEMENT
Dans un document adressé aux recteurs, le ministère annonce la généralisation de cette expérimentation, remplaçant la note chiffrée par une appréciation littérale. Alors que nos statuts ne le permettent pas et qu’aucune modification statutaire n’est prévue, le ministère prévoit donc la suppression de la double notation au profit de la seule évaluation par le chef d’établissement.
Les conséquences d’une telle réforme, si elle devait être mise en oeuvre en l’état, seraient multiples : disparition de toute possibilité de classement objectif (ce qui, vu nos modalités d’avancement avec trois rythmes, serait extrêmement dangereux), suppression pour les enseignants de l’équilibre entre les deux parties de l’évaluation faisant disparaître le rôle de l’inspection, perte, pour tous, de l’identité professionnelle.
L’objectif affiché est double : faire le point sur la carrière individuelle et son évolution possible, s’assurer que les personnels appliquent correctement les réformes en leur fixant des objectifs à atteindre. Sur le premier point, on voit mal ce que pourrait apporter l’échelon hiérarchique local. Quant au second, il dévoile, s’il en était besoin, la conception qu’a notre ministère de nos métiers et ne vise qu’à caporaliser les personnels.
Une réflexion sur l’évaluation des personnels enseignants, CPE et CO-Psy est indispensable. Elle doit être conduite dans l’objectif de déconnecter l’avancement de carrière de l’évaluation. Cette dernière doit être centrée sur le coeur de nos missions respectives (enseignement, éducation, orientation). La création d’inspections dans toutes les disciplines, en particulier en documentation et en éducation est impérative.
Nos statuts particuliers prévoient, pour notre évaluation, l’attribution d’une note chiffrée. Il n’y a donc aucune obligation à se soumettre à ces entretiens qui n’ont aucune valeur. Le SNES appelle l’ensemble des personnels à refuser d’y participer, individuellement et collectivement.
Notation administrative : modalités pratiques
Dans le cadre de notre notation annuelle globale, le recteur (ou le ministre pour les agrégés) attribue une note administrative sur proposition du chef d’établissement (ou du directeur du CIO pour les CO-Psy). Cette note est sur 40 pour les certifiés et les agrégés, sur 100 pour les adjoints d’enseignement et sur 20 pour les CPE, les PEGC et les CO-Psy. L’attribution de cette note est encadrée par des grilles nationales (cf. p. 6 du supplément « Carrières » de L’US qui est consultable sur le site du SNES). La note est accompagnée d’une appréciation sur trois pavés (assiduité, ponctualité, autorité et rayonnement) ainsi que d’une appréciation littérale. En cas de désaccord, vous pouvez contester ces propositions (cf. p. 8 du supplément « Carrières »)