Le Ministère a envoyé à tous les Rectorats une note précisant les modalités d’organisation des E3C. Sous forme de questions/réponses, elle se veut un guide pratique pour répondre aux interrogations des professeurs. Mais elle confirme surtout l’orientation principale de la réforme du bac : un renvoi au local qui dénature complètement le baccalauréat en affaiblissant sa dimension nationale. Choix des sujets, conditions matérielles d’organisation de l’épreuve… tous les lycées ne feront pas les mêmes choix. Dans ces conditions, comment parler encore de bac national ?
Retrouvez la version corrigée de la note du Ministère, à diffuser largement dans votre lycée : https://www.snes.edu/Bac-Blanquer-f...
Dans notre académie, le SNES-FSU attendait depuis des semaines des réponses de la part du rectorat sur les E3C. Ce point, déjà à l’ordre du jour d’un précédent CTA, avait été reporté, la Division des Examens et Concours (DEC) et l’Inspection Pédagogique Régionale étant absentes. Ce point a été remis à l’ordre du jour du CTA du mardi 12 novembre mais au final bien peu de réponses sont apportées à la masse des difficultés non anticipées. Et plusieurs éléments de cadrage ne sont toujours pas connus !
– Calendrier : les épreuves doivent se dérouler dans l’académie entre le 20-01 et le 20-02 suivant les préconisations ministérielles.
– Banque Nationale de Sujets (BNS) : elle devrait être disponible le 2 décembre. Les Chefs d’établissement choisiront avec les équipes les sujets, en nombre très restreint pour les filières technologiques et les langues à faible diffusion, notamment.
– Correcteurs : l’académie prévoit un vivier de correcteurs au sein des établissements qui se répartiront les copies. Les enseignants de 2de pourront être sollicités. L’enseignant ne peut pas corriger les copies de ses élèves. S’il n’y a pas assez de correcteurs ou un seul enseignant par discipline, un groupe de travail se réunira pour réfléchir à des échanges de copies (bassin, département, académie). Les copies seront anonymisées.
– Dématérialisation : un scanner dans chaque établissement est en cours de livraison. Formation des chefs d’établissement et des secrétariats d’examen prévue. Correction en ligne par les enseignants. Le scan sera fait par le secrétariat d’examen. Le SNES s’est opposé à ce que ce soient les enseignants.
Mais aucune réponse de la DEC ni du doyen des IPR, s’exprimant au nom du rectorat sur les questions suivantes que nous avons posées :
– organisation concrète des épreuves (banalisation des cours pendant les épreuves, impression des sujets par qui ?, tiers temps, absence des candidats…)
– risque de diffusion des sujets aux élèves d’autres lycées qui ne passent pas l’épreuve en même temps, le doyen des IPR ayant même affirmé que les sujets ont vocation à être connus de tous les candidats, ceci empêchant tout bachotage, selon lui...
– l’inquiétude des enseignants qui, ne connaissant pas les sujets des E3C, ne sont pas certains que leur progression pédagogique correspondent bien aux attentes des E3C de janvier.
– Pas de décharges de cours pour les correcteurs, la DEC ayant affirmé que « ce sont des copies de 2h »…
– Inquiétudes des élèves qui se multiplient.
L’absence de réponse à toutes ces questions, voire le refus de les entendre de la part de l’administration rectorale et donc de tout cadrage académique fait porter toute la responsabilité des problèmes d’organisation et de déroulement des E3C sur les chefs d’établissement et les équipes pédagogiques.
Le SNES-FSU continue de s’opposer à ces réformes. Dans l’immédiat, il exige la suppression de la première session de ces épreuves communes (E3C), et la transformation de toutes les épreuves de baccalauréat du 3e trimestre de Première en épreuves nationales, l’application du décret sur les indemnités d’examen pour l’ensemble des épreuves.
N’hésitez pas à nous faire remonter toute remarque ou tout problème supplémentaire.